samedi 6 novembre 2010

Moi mon colon, celle que j’préfère…

Pour prolonger ma chronique de ce dimanche sur France-Info, quelques ajouts sur cette guerre de 14-18 qui stimule tant nos chanteurs. D’abord, deux chansons presque jumelles, Les Lettres de Maxime Le Forestier (1975) et Une lettre oubliée de Juliette (2005, avec la voix déjà curieusement d’outre-tombe de Guillaume Depardieu), à trente ans d’écart et avec une vérité également bouleversante. Ma collection de bromurines est pleine de minuscules instants de vie qui ont ces couleurs-là. Mais, d’ailleurs, le plus grand succès de l’édition française sur la Première Guerre mondiale n’est-il pas Paroles de poilus, ce qui en dit long sur la fascination qu’exerce la parole simple de ces gens que la guerre a brisés – tous, d’une manière ou d’une autre.
Et puis, toujours et toujours et toujours et toujours Louise (1983), chanson bouleversante qui dit à la fois les souffrances des femmes, des domestiques, des gens de rien – et aussi des poilus, encore. Une occasion, au passage, de se souvenir de Gérard Berliner, récemment parti.
Mais peut-être faut-il ajouter au dossier la chanson la plus brillante que je connaisse sur cette période, sur son esprit et sur son âme, sur sa moelle et sur son sang : Jaurès de Jacques Brel (1977). Mieux que des gros volumes de texte, mieux que de longs cours, une photographie saisissante de la brutalité et des contradictions de ce début de siècle. Et il y a une version de cette chanson peut-être plus bouleversante que celle de Brel, enregistrée par Erik Marchand en 2006 sur son album Unu, daou, tri, chtar, œuvre d’une beauté roide et venteuse.

1 commentaire:

yveslepape a dit…

Il y a une formidable chanson sur Jaurès de Michel Marie Perraudin :http://www.myspace.com/perraudinmichelmarie