Sarclo, le garçon qui croit que les Français n’aiment pas les protestants
Joie. Je reçois Le Petit Format, la lettre bimestrielle du Centre de la chanson (garçons valeureux, opiniâtres, passionnés). Interview de Sarclo, qui a repris son ancien nom de Sarcloret parce que le président de la République française s’appelle Sarko. Je l’aime toujours bien, Sarcloret-Sarclo-Sarcloret, malgré que parfois je ne comprends pas tout ce qu’il chante. Dans l’interview, il dit des choses intéressantes sur plein de sujets qui m’intéressent. Et voici qu’on lui parle des chanteurs suisses. Il répond : « Dans le bouquin La Chanson française pour les nuls, sont cités, en tout et pour tout, trois chanteurs suisses. Deux vivants et un disparu. Stephan Eicher a six lignes, Henri Dès deux lignes. Jean Villard Gilles, le disparu, a, lui aussi, droit à deux lignes. Je pense qu’il y a chez vous un anti-protestantisme primaire assez costaud. Il vous a fait vous débarrasser de Michel Rocard, Lionel Jospin, Catherine Trautmann, Maurice Couve de Murville… Il y a chez vous des protestants qui sont tous des gens qui parlent très bien, qui ont une belle langue, une pensée assez bien articulée et que vous finissez par rejeter. Je ne me prends pas au sérieux quand je dis ça, je le dis par boutade, mais je crois que la haine du protestant anime le français de manière extrêmement vivace. »
D’ailleurs, ce doit être pour ça que les Français n’aiment pas Renaud, par exemple…
Cela dit, je suis assez content qu’il ait lu mon livre en comptant les lignes. Ça me flatte. Mais soit il a très mauvaise mémoire (parce qu’on en avait parlé longuement quand je l’avais interviewé), soit je ne sais pas quoi. Moi, de l’« anti-protestantisme primaire assez costaud » ? Ce doit être inconscient, alors. Je suis protestant.
Au prochain bouquin, je prévoirai des quotas. Ça fera plus suisse, peut-être.