mercredi 19 décembre 2007

Rodolphe Burger, l’humaniste en électricité

Suivre Rodolphe Burger, c’est un peu pister le saumon. On sait que ça va remonter le courant, mais on ne sait jamais de quel côté du rapide. Voici un DVD de concerts avec Yves Dormoy, Planetarium, et un nouvel album, No Sport, pour février. Une sorte d’aristocratie aux guitares très sobres, très crues, à la fois drues et flottantes. Une affaire de mélodies étales et musclées, d’arrangements aussi incroyablement limpides que savants. Sur le DVD, un concert à Tashkent avec des musiciens traditionnels ouzbèkes ; sur le CD, une nouvelle rencontre bouleversante avec James Blood Ulmer.
Sa grammaire de voix compressée, de verbe attentionné, de figures musicales obliques, d’oriflammes électriques claquant au vent, tout cet univers semble orienté par une manière très douce de torturer la forme, par une chaleur et une générosité d’intentions que l’on entend peu dans le rock. Peut-être est-il un humaniste à la manière des grands généreux de la chanson – Herbert Pagani, Julos Beaucarne, Anne Sylvestre. Une candeur et une inquiétude du cœur appliquées au rock, une limpidité d’âme derrière le voile noir de la distorsion. Cette posture-là, curieusement méditative et – osons le mot – et spirituelle est particulièrement rare dans cette musique à bruit et à fureur. Comment ne pas lui savoir gré de désarmer la guitare, d’être un poète du jeu, de poursuivre encore et toujours le chantier de la beauté ?

1 commentaire:

sy! a dit…

Rodolphe Burger est de loin le meilleur de tous, il est à glorifier d'une part pour son talent et ses disques mais aussi pour avoir contribuer au meilleur album de Françoise Hardy... Et que dire de son merveuilleux travail avec Olivier Cadiot !