Gotainer, toujours enfant des sixties
Sautillant, survolté, obsessionnel, Richard Gotainer a bien accompagné nos années 80 et le début des suivantes avec des tubes qui s’enracinaient avec facilité dans la mémoire : fils de pub, c’est l’inventeur de formules sublimement efficaces. Ces dernières années, il a montré un autre talent en maniant l’alexandrin avec faconde dans La Goutte au pépère, génial spectacle en quasi-solo.
Et hop ! Nouvel album, Espèce de bonobo (plus ou moins autoproduit, me semble-t-il), après des années sans nouveautés en studio. Première remarque : les compositions et les arrangements de Michaël Lapie renvoient ouvertement à un autre temps que les années 80 : des couleurs franchement beatlesiennes ici ou là, et même une façon assez seventies de se souvenir du jazz et du cabaret. Cet encyclopédisme est très postmoderne, évidemment, d’une manière qu’il assumait sans doute moins facilement à l’époque de ses 45 tours vendus à la tonne. Naturellement, on tombe sur une rencontre hyper-référencée dans L’Image de toi, composé et joué comme de l’Albin de la Simone – bagages voisins, généalogies comparables malgré la différence d’âge.
Deuxième remarque : le sexe est-il générationnel ? Chez les trentenaires de la nouvelle scène française, on ne peut pas dire que l’on copule massivement. On a couché, on couchera peut-être, on couche même, à l’occasion, mais ce n’est pas vraiment la débauche. En revanche, chez ce garçon né en 1948, le sexe est célébré, clamé, étalé. Comme si les années de liberté sexuelle d’avant sida continuaient ad libitum.
Troisième remarque : la publicité ne s’arrête jamais. Alors qu’arrive la nouvelle chanson télévisée de Gotainer pour Lustucru, son disque contient Belle des Champs : le retour, suite – leste, forcément leste – de sa pub d’il y a vingt-cinq ans. La meilleure version ?
3 commentaires:
pourquoi un commentaire supprimé? n'acceptez vous que les bons ? et pas ceux qui ne sont pas d'accord avec vous? Façon Sarko en somme...
J'ai juste supprimé un spam qui renvoyait à un site porno. Pas de censure, en l'occurrence.
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