lundi 19 mai 2008

Julien Clerc et Maxime Le Forestier, amis divergents

Discussion il y a quelques semaines avec Maxime Le Forestier. On en vient à Julien Clerc et aux chansons qu’ils ont écrites ensemble. « Nous sommes capables d’écrire de belles chansons ensemble mais nous sommes rarement d’accord sur la manière de les réaliser. Sur les tempos, les tonalités, on n’est pas d’accord. Mais sur le texte, la musique et l’harmonie, on se rejoint. »
La semaine dernière, Julien Clerc m’invite à écouter quelques chansons de son prochain album, dont Restons amants, qui vient de sortir dans la version de Maxime Le Forestier (c’est même le titre de son album).
Chez Julien Clerc, la chanson est ombreuse, dévoile franchement des douleurs mais se lance très vite dans un espace immense, cumulant le souffle d’Abbey Road et celui de la country music – plage romantique, vaste orchestre et guitare électrique. Une chanson en Technicolor.
Chez Maxime Le Forestier, la voix plus matter of fact n’entraine pas à ce vertige. On est dans un film de Podalydès, à une terrasse de café. Il peut y avoir un 4 x 4, mais pas de chevaux galopant ; une belle auberge normande de week-end mais pas de sanatorium en Suisse. On peut trouver une ligne d’ironie ou de réalisme qu’il n’y a pas chez Julien Clerc. Du même texte, le meilleur romantique français expulse la nuance de demi-cynisme complice que l’on peut lire sous la lettre. Un des meilleurs cours sur la polysémie des chansons que l’on ait pu prendre ces dernières années. Une jolie leçon sur l’amitié et ses heureuses divergences, aussi.

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