Un passionnant regard sur la romance
Chantons ici les louanges d’Hélène Hazera et de son émission « Chanson Boum » sur France Culture (et pas seulement parce qu’elle m’a gentiment reçu au début de cette saison). Samedi prochain, elle chante la romance dans son incarnation des salons mi-XIXe siècle, avec des romances de Marceline Desbordes-Valmore sur des musiques de Pauline Duchambge.
Hélène cite Jean-Jacques Rousseau qui disait que « la naïveté est le caractère principal de la romance ». C’est une évidence avec cette dizaine de romances chantées par Françoise Masset avec Claude Lavoie au piano : il y a l’évidence mélodique des chansons romantiques à ritournelle, la joliesse systématique de l’écriture poétique…
Un peu comme avec le matériau utilisé pour le disque D'un siècle à l’autre, on entend tout l’apparat de la musique savante en même temps que les splendeurs d’instinct de la chanson. A contrario, l’interprétation de ces romances n’est pas une transposition contemporaine mais bien une recréation de l’interprétation de salon, à la fois noble et proche. Duchambge avec ses compositions très Mendelssohn, Desbordes-Valmore avec son univers de sentiments tout en majuscules mais d’une vérité humaine presque sociologique : l’émission est une heure très belle, avec par surcroit quelques cadeaux superbes, comme Les Roses de Saadi, poème de Desbordes-Valmore dit par Juliette Gréco en 1955.
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