Reprendre encore les Beatles…
Dans le dernier numéro de Mojo, la suite du dossier détaillé sur l’album blanc des Beatles. Et un CD titré The White Album Recovered n° 0000002. D’autres reprises, donc, par des artistes de troisième division, mais la troisième division indé, novatrice ou bien inspirée. On fonce évidemment à la plage 12, Revolution 9 par le trio du pianiste Neil Cowley : une très énergique fantaisie post-Bill Evans sur la rythmique du « number nine, number nine ». On aime la curieuse furie de la version au banjo d’Helter Skelter par Derwood Andrews, le bricolage naïf de Honey Pie par A Cuckoo, la fausse ingénuité vénéneuse de My Brightest Diamond dans Everybody’s Got Something To Hide, Except For Me And My Monkey…
Au bout du compte, de relecture radicale en décalages précisément dosés, d’hommages soigneusement dégagés de toute politesse en approches vertueusement contemporaines, on n’a presque pas remarqué le Sexy Sadie de Paul Weller, déjà presque trop classique, trop empesé d’appartenances croisées, quatorze ans après avoir été enregistré – l’ombre portée de Lennon, un pied dans le blues anglais, un pied dans la réappropriation eighties du music-hall américain.
L’enjeu est-il de prouver que l’on reprend mieux les Beatles aujourd’hui que naguère ? Et pourquoi pas, finalement ? Il semble que soit à l’œuvre un processus dialectique qui accentue la fidélité à mesure que s’éloigne la référence, qui affirme la liberté à mesure que s’atténue la timidité devant les maîtres.
2 commentaires:
A propos de reprises, avez vous écouté l'album des Wantones (JP Nataf, Albin de la Simone, Philippe Entresangle & co) intitulé I want you, paru chez Tôt ou Tard, et qui reprend des titres d'époques et d'auteurs variés, qui ont en commun de s'intituler I want you... ça inclut Tom Waits, Elvis Costello et Bob Dylan, mais aussi Kiss et Dean Martin...
Et à mon avis, ça vaut le détour. E.
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