lundi 9 juillet 2007

Ina-Ich, premier buzz de rentrée ?

Je ne sais pas si ce sera le buzz de la rentrée, puisque l’album sort seulement le 15 octobre, mais j’aime sacrément le disque d’Ina-Ich. Depuis le temps que j’attends qu’une fille gueule. Oh, il y en a, certes (Nadj, cette année, par exemple, ou Mademoiselle K pour les lycéens), mais celle-ci est particulièrement gratinée. On sent qu’elle règle çà et là des comptes en direct, comme avec le portrait de ses parents dans Libre comme l’eau (« Libre comme l’eau dans un verre », une phrase de refrain particulièrement drue) ou avec les messieurs libidineux dans Belle Asiatique.
Sur la fin de l’album, ça se barre un peu en Kate Bush de 1re année (Aime-moi, avec tous les tics du j’écoute-ma-jolie-voix-qui-module-dans-les-enceintes-du-studio), mais il y a dans le premier paquet de chansons assez de guitares et de fiel pour faire passer Orly Chap pour une cheftaine de louveteaux. Evidemment, elle aime bien se vautrer dans le malaise, étire démesurément certains mots qui gênent, tripote avec une jubilation un peu adolescente des petits bobos de l’âme que l’on tient d’habitude enfermés dans le tiroir de la table de nuit. Sa puissance de feu compense beaucoup de choses, à commencer par le psychologisme de ses textes, par l’évidence de la fonction cathartique de tout ce qu’elle écrit, par la proximité assez voyante entre son univers et la fonction remplie jusque là par Indochine.
Je ne dirai pas qui avait éveillé mon intérêt pour Ina-Ich, il n’y a pas loin d’un an, je crois. Un doux garçon que l’on n’imagine pas dans cette univers de crise de nerfs, de bande Velpeau et de rancunes recuites. Mais je vois bien pourquoi il a cédé avec une telle délectation : pour nous autres qui aimons les chansons vraies, les émotions franches, les expressions tranchées (le rock, quoi), il y a là de quoi se nourrir abondamment et sans chichis. Et puis ça a plus de fond que Superbus.

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