jeudi 12 juillet 2007

Une chanson, un livre

A la Bibliothèque de France pour un peu de documentation pour ma série d’été du Figaro, j’essaie de me souvenir de combien de livres sont consacrés à une seule chanson. Moi et Bobby McGee de Laurent Chalumeau sur Me & Bobby McGee, le livre de David Margolick sur Strange Fruits, le livre que j’ai acheté à New York sur Amazing Grace… Pour des chansons françaises, je ne vois guère que l’album sur La Marseillaise… Peut-être y a-t-il peu de chansons qui le méritent. Peu qui charrient assez d’événements factuels avec elles pour mériter que l’on dépasse les 120 feuillets. Peu qui sont assez puissantes du seul point de vue mythologique pour que l’on puisse les discuter au-delà des 120 feuillets.
Il y aurait peut-être Ne me quitte pas, pour son invention de l’autre homme, celui qui rampe et supplie, qui s’avoue faible et vulnérable, qui annonce Alain Souchon et Christophe Miossec. On pourrait parler de La Vie en rose, de Comme d’habitude, pour leurs voyages à travers le monde, des Elucubrations d’Antoine pour le choc dans l’époque et une phénoménale queue de comète de parodies, d’imitations, de démarquages, de citations, d’Alors regarde de Patrick Bruel pour l’incarnation des valeurs et des élans d’une période optimiste (on peut en dire autant de chansons de Jean-Jacques Goldman ou de Daniel Balavoine, au demeurant), de La Mauvaise réputation de Georges Brassens pour l’autoportrait et la construction d’une figure éthique (le titre a été repris pour pas mal de publications, d’ailleurs, qui se sont peu intéressés à cet aspect de la question, me semble-t-il), de L’Hymne à l’amour pour la part mythologique colossale et la tralée de reprises (Johnny Hallyday, notamment, ce qui vaut des points), le fil compliqué des destinées du Temps des cerises… J’en ferais bien un ou deux, si j’avais le temps.

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