mercredi 5 septembre 2007

Rezvani tel qu’en Rezvani

Fin de l’intégrale Rezvani avec J’avais un ami et A Monaco, volumes 5 et 6 de ses enregistrements avec juste une guitare pour l’accompagner. Evidemment, c’est très charmant et très austère. Le degré zéro des chansons, dans leur appareil le plus simple, comme des démos proposées à des interprètes.
Leur vérité ? La Bécasse, par exemple, a quelque chose d’excentrique dans la version de Rezvani qui chante seul les deux voix. Quand c’est Helena Noguerra et Katerine, sur le disque d’icelle dont je parlais
l’autre jour, c’est une comédie légèrement érotique, une fantaisie cinématographique. D’un côté, Charles Trenet ou Louis de Funès ; de l’autre, Sacha Guitry ou Jean Renoir…
La question n’est pas que Rezvani chante un peu « dans les dents », comme on dit dans le métier. Non, c’est plutôt que les chansons ne sont plus faites pour être ainsi déshabillées, pour être dans leur art premier – la voix qui porte à quelques pas, la guitare qui médite en même temps que l’on chante, l’expression qui se retient de devenir artiste. C’est cela, au fond, l’histoire curieuse de ces disques : ils ne sont pas l’œuvre d’un artiste en pleine histoire d’artiste, ils disent ouvertement n’être pas destinés aux apparats de la radio et de la carrière.
La semaine prochaine, Rezvani monte sur scène avec Helena. C’est encore plus inattendu que l’entendre sur ces disques. Il veut faire partager ce que pouvait être la joie simple des soirées de jadis, avec tous ses amis qui devinrent des sommités de la culture en France. Cette joie, on l’entend un peu sur ces disques, même dans leurs manques techniques. Et on a peu l’occasion de surprendre ce naturel sur des disques d’aujourd’hui.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On pourrait aussi rêver d'un vrai "Live" au coin de la cheminée (de la Béate, pourquoi pas ?) avec les potes qui claquent des doigts ou qui reprennent les refrains, les filles qui dansent... q:^)