Baudrillard a chanté pour Lavilliers
Conversation hier après-midi avec Bernard Lavilliers, à l’occasion de la sortie de Samedi soir à Beyrouth (le 21 janvier) et de sa prochaine tournée (à partir du 26 février). Comme toujours, l’interview part ailleurs, notamment sur la manière dont son reggae a pu s’affranchir de ses couleurs de carte postale, de sa gaucherie d’occidental plongeant dans une expression du Sud. A l’époque de Stand the Ghetto, il pose une langue d’une féroce rudesse sur une musique à danser, à laquelle il ne peut s’empêcher d’ajouter des angles, des arêtes, des claquements de drapeau. Il revendique maintenant la « nonchalance » de son reggae : « Je ne suis pas pressé. Mes images costaud sont fondues dans le langage au troisième degré du reggae. » C’est un peu l’épreuve de vérité du reggae, musique créole qui a toujours pratiqué l’attelage dissymétrique : dolence de la forme et tranchant du fond, séduction de la rythmique et réflexion volontiers cruelle. Lavilliers est parvenu à cet effet en prenant ses distances avec son vieil amour du coup de poing, avec ses brutalités de coloriste. Ses reggae sont moins ouvertement français, ce qui ne constitue pas une victoire particulièrement spectaculaire, mais marque quand même un beau chemin.
Dans le courant de la même conversation, il parle longuement de Jean Baudrillard, découvert avec Cool Memories et lu attentivement et fidèlement. Le philosophe lui a chanté ses chansons en s’accompagnant au piano – « des chansons d’amour, genre Brassens. » Evidemment, on voudrait écouter. Il y a bien les deux chansons chantées par Megumi Satsu vers 1986, mais absolument introuvables. Encore un manque...
1 commentaire:
toutes les chansons de Mégumi Satsu ont été rééditées en CD avec des bonus et sont disponibles sur www.megumisatsu.com
Son nouvel album datant de 2009 "Après ma mort" est également en vente sur le site.
Cordialement
Matt, webmaster
www.megumisatsu.com
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