lundi 1 septembre 2008

Amy Winehouse, le prodige par caprice

Le journaliste qui circule depuis des années dans les villages pro des festivals goutait vendredi soir un tableau passionnant avec l’annulation d’Amy Winehouse à Rock en Seine. La rage atterrée de l’équipe du festival, son sentiment de s’être fait rouler dans la farine. Les ricanements pleins de sous-entendus de certains confrères. Le sentiment général d’avoir vu quelqu’un marquer un superbe but contre son camp.
Mais, plus loin, il y a la question de ce que nous allons faire d’Amy Winehouse, la question de son statut dans notre univers artistique dans lequel tout le monde agit dans le même sens (d’ailleurs, les gens de Rock en Seine ne donnaient pas l’impression d’être victimes d’un arnaqueur, mais d’avoir été trahis par un vieux pote). Elle chante, et puis non ; elle fait carrière, et puis non ; elle est une star, et puis non.
Ces attitudes-là, ce n’est pas le destin de Janis Joplin, avec l’overdose qui arrangerait bien les marchands de papier. C’est plus Nina Simone, sublime et suicidaire. C’est plus Camaron de la Isla, génie par intermittence, prodige par caprice. Amy Winehouse est plus de cette tribu, imprévisible et mal civilisée, gratuite et pourtant championne de voltige.
Et, pour s’habituer, pour l’accepter telle qu’elle n’est pas toujours, il faudrait s’affranchir de tout ce qui garantit, justement, la sécurité de nos vies – la constance, le contrat, la fidélité, le souci de ses intérêts propres. Or, elle n’est pas censurée par ce surmoi, par ce contrat social. C’est passionnant, donc, mais harassant.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

amy winehouse n'a, pour seul talent, que celui de se faire voir. Son seul talent est donc relié au marketing et non à la musique. La comparer à joplin et simone ou d'autres artistes revient à comparer un pepito à un utrillo! Etre artiste n'est pas seulement l'affaire des publi-reportages qu'on lit d'une fesse distraite mais bien celle des oreilles attentives et les miennes n'ont jamais entendu dans les produits de grande consommation que l'on fait chanter à winehouse que le stupide marketing des épiciers de l'industrie. Elle chante faux avec une voix forcée qui tient de la tenancière de bordel alcoolique, ce qui, avec son pseudo, fait d'elle un produit complet. Nina simone/winehouse? vous perdez la tête? comment donner pareille filiation sans grandir artificiellement une naine épisodique de l'industrie ou diminuer un monument de l'histoire de la musique?
reprenez-vous!

Anonyme a dit…

Mon cher Mica,
il faut définitivement arrêter de lire d'une "fesse distraite" tout ce qui se publie sur Amy Winehouse.
Juste acheter (et surtout écouter) "Back To Black" qui est juste une pure merveille...
Le reste? Billevesées....

morganlb a dit…

J'ajoute ma pierre a l'edifice et te rejoint sur le sujet :
www.discosuicide.blogspot.com