mardi 17 juillet 2007

Xavier Plumas, les Frères Jacques et le destin

Fin 1999, à l’époque je crois de l’album La Belle Inutile, j’avais interviewé Xavier Plumas, de Tue Loup. En parlant d’enfance, il m’avait raconté comment pour lui avait commencé la musique : « Je crois que c'est, outre des histoires racontées sur disque comme Le Roman de Renart, les Frères Jacques qui chantaient « Derrière chez nous y a un étang, et les canards s'en vont nageant... » Je ne me souviens pas du titre mais j'ai encore le disque. Et il parait que la première chose que j'ai entendue est Sympathy for the Devil des Rolling Stones parce que je suis né la semaine de la sortie du 45-tours, et mon oncle qui me gardait me le passait. Mon premier intérêt musical vient de là: mes deux oncles qui ont à peu près quarante-cinq ans maintenant, et qui m'ont fait découvrir leur discothèque: les Stones, Neil Young, Leonard Cohen, Creedence Clearwater Revival, les premiers souvenirs de musique qui m'ait passionné. »
Dans un petit livre titré Gilbert ou la musique, paru il y a quelques mois chez La Machine à Cailloux (les rattrapages d’été, toujours), il raconte cette même histoire fondatrice avec les Frères Jacques, tout en rappelant combien cela pouvait être curieux – et naturel à la fois – d’écouter cette chanson dans la campagne sarthoise.
On n’avait pas vraiment prévu cela : que Lou Reed s’écoute dans une ferme, avec des tracteurs qui passent au bout du chemin ; que la précarité d’un musicien qui peine à vivre de sa musique (Plumas n’en cache rien) soit tempérée par le généreux potager d’un paysan hors d’âge (le Gilbert du titre) ; qu’une vocation entrelace les Frères Jacques dans leurs collants et les guitares de Neil Young et Nick Drake. Ces universaux du rock sont beaucoup plus riches et imprévisibles qu’on nous l’a raconté pendant longtemps, lorsque seule la ville portait un imaginaire électrique. J’aime trouver un peu partout ces trajectoires qui ne ressemblent pas aux illustrations de la vulgate, qui ne viennent pas ajouter aux mythes. J’aime que les chemins de la musique que j’aime et respecte passent aussi par ces lieux improbables et modestes, par des situations nouvellement écrites. En employant le mot « situation » dans le sens sartrien, je ne sais pas si Sartre aurait aimé cela : qu’un Xavier Plumas, en racontant (joliment d’ailleurs) son métier et son amour des chansons, nous révèle que tout ce contexte ne l’a pas plus fabriqué musicien qu’il ne l’en a dissuadé, que les forces sociales et historique sont parfois innocentes. Nous renvoie encore une fois au mystère de la genèse des œuvres – les Frères Jacques et les Rolling Stones, on a tant essayé de nous faire croire que c’était impossible…

3 commentaires:

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