jeudi 27 septembre 2007

Les Parisiennes, l’effet gueulé

Il y a une époque où les filles ont gueulé. Pas le cri libérateur qui, de Björk à Ina Ich, fait le rock le plus signifiant et le plus franc qui soit. Mais cette manière de chanter très fort dans le micro pendant que l’ingénieur du son baisse le volume. Ces voix très ouvertes, très tendues, portées dans le masque et offertes en bouquet s’entendent dans beaucoup de génériques de films et de feuilletons et ont donné quelques joyaux de singles (personnellement, je révère De quoi sont faits les garçons des Gam’s).
Voici que sort l’intégrale des Parisiennes (chez Frémeaux & Associés, toujours indispensable à l’érudit), le quatuor de filles piloté par Claude Bolling de 1964 à 1969. Soixante et onze plages en trois CD, la plupart du temps avec des paroles de Frank Gérald, qui sont un des meilleurs portrait des années 60 – les fantasmes de beauté des filles, d’insolence, de consommation, de liberté sexuelle… Ce n’est pas forcément le plus fantaisiste de leur répertoire (C’est le tango qui a perdu ta mère) qui est le plus passionnant : leur charme fonctionne le mieux avec leur candeur up to date un peu vaniteuse. Un son de voix particulièrement singulier, d’une puissance unique, qui sonne comme un optimisme existentiel.

1 commentaire:

sy! a dit…

J’ai été chez mon disquaire préféré il n'a pas trace de cette intégrale, pas plus que mon disquaire en ligne préféré... Vous auriez des infos sur sa disponibilité ?