vendredi 16 novembre 2007

Alela Diane, noblesse folk

Au début de Tired Feet, Alela Diane chante cinq fois « my tired feet ». Cela s’appelle commencer clairement un album. Peu de disques sont aussi éminemment vrais que le sien, The Pirate’s Gospel, dont on ne peut pas faire autre chose qu’y retourner, encore et toujours depuis quelques mois : un folk impeccablement humain, bouleversant d’un bout à l’autre, aussi dépouillé qu’un temple calviniste avec un je-ne-sais-quoi de moins bienveillant (une manière de rappeler, par la forme du chant, que le monde n’est pas seulement une histoire de mélodies sincères). Il y a chez elle tout ce qui peut émouvoir chez Lucinda Williams et même chez Karen Dalton, de la connaissance intime des tourments de l’âme jusqu’à l’appartenance atavique à la lignée des femmes américaines qui n’ont pas leur langue dans leur poche.
Il y a bien sûr chez elle quelques tics de l’americana contemporaine, comme la voix doublée avec une grosse réverb, comme les références christiano-laïques bien trouvées, comme le vibrato un peu nasal… Mais c’est tellement beau, tellement simplement beau, cela illustre si bien l’idée foncièrement démocratique de la noblesse du folk.

1 commentaire:

Lou a dit…

Découverte récente également pour moi qui lui a aussi valu un petit billet...
On la croirait venue d'autrefois, comme une soeur de Bob Dylan
C'est surprenant et pourtant si frais en même temps
Là est tout le paradoxe !