jeudi 15 novembre 2007

Ludéal sous l’ombre de Bashung

C’est entendu : il faut, cette saison, aimer Ludéal. Il y a Jean-Louis Piérot et Frédéric Lo dans l’histoire, le buzz initial via les Inrocks, mille bruits croisés et cent « t’as écouté ? » dans tout le métier. Et, assurément, c’est magnifique. Il y a la torsion du parler quotidien d’un Général Alcazar, l’aplomb de la poésie de Bertrand Belin, le sérieux papal dans l’expression des sensations que l’on trouve chez Dominique A. Et puis Bashung.
Bashung, partout, en fait. Le détachement grave des mots, la propension à énigmer les phrases, la délectation des images un peu embarrassantes à visualiser (« Es-tu bien sûre que je te plaise/Dans ce costume de nonne ? »), le vibrato rock’n’roll dans le parlé-chanté des refrains, la déploration flegmatique dans l’énonciation de la plupart des textes… C’est d’ailleurs tellement Fantaisie militaire qu’on se prendrait presque d’une inquiétude, de questions vaguement compatissantes sur la liberté dont s’habille ce garçon-là. Ne va-t-on pas le gaver de questions sur Bashung ? Et ne va-t-il pas, symétriquement, nous assurer qu’il écoute autre chose ? (D’ailleurs, on va s’amuser à deviner : Nick Drake ? les deux derniers Leonard Cohen ? Lee Hazlewood ? Gérard Manset ? Richard Anthony ?)
Son CD arrive semble-t-il en janvier prochain après sortie digitale ces jours-ci (sur mon pre-release, en tout cas, il est écrit « premier album, sortie le 22 octobre 2007 ») et il se prépare un démarrage sous ombre tutélaire, genre Oasis (ou Cotton Mather) et les Beatles, Bachelet et Brel, Robert et Mylène Farmer… Au demeurant, on peut se sortir de ce genre de situation.

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