mercredi 14 novembre 2007

Brisa Roché est allée chercher Alice

Quand on est né en 1963, on n’a pas pu rater Grace Slick, même si on n’avait pas tout à fait l’âge. Ah, cette impression de courir pieds nus dans l’herbe humide en écoutant White Rabbit ou Somebody to Love… D’ailleurs, malgré toute la puissance de groupe de Jefferson Airplane, c’est de manière disjointe qu’agissent les sortilèges de sa voix, à la fois engagée et trainante, vibrante et comme retirée en elle-même.
Et voici que Brisa Roché fabrique des sensations très voisines, comme si l’on dansait, un peu défoncé, sur le béton mouillé d’un bord de piscine sous un soleil descendant, ou comme si l’on regardait courir une campagne brumeuse derrière une vitre de R12 ou de 404. Des sensations un peu datées, sans doute, mais devenues terriblement rares dans le rock actuel : une présence distante, une implication dans le chant qui développe le mieux ses charmes par le quant-à-soi. Sur Takes, son nouvel album, des chansons comme Heavy Dreaming, Egyptian ou Whistle ont une capacité évocatrice au moins équivalente au légendaire mantra « go ask Alice » – des images un peu engourdies mais d’une présence mentale envahissante, une surnaturelle faculté à se situer hors du monde rectiligne.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Belle évocation de la musique qu'exhale The Takes de Brisa Roché qui est vraiment un bel album malgré ses défauts.

Anonyme a dit…

Bonjour Bertrand,

Je t'invite à aller cliquer ici, s'y trouve une petite kassdédi !

http://www.gonzai.com/california-dreamin-brisa-roche-lavender-diamond/