mardi 9 octobre 2007

Sarclo, le garçon qui crache sur les tombes

Nouvel album de Sarclo. Toujours furieux, toujours tendre, quelque chose d’un bel humain. Il n’aime pas les riches, ce qui n’est pas un mauvais sentiment. Il parle beaucoup d’amour, ce qui est une saine chose.
Il a fait aussi une chanson (c’est la plus courte, 1’47) qui dit : « A la mort de Pierre Bâche-Lait/Je m’ai fait une poêlée de rognons/En chantant d’un air guilleret/T’es mort. J’ai mis du citron ». Moi, j’aimais bien Pierre Bachelet. Il n’avait pas fait que des bonnes chansons. Et alors ?
Je me suis demandé – connement, mais demandé quand même, puisque une chanson me posait la question – si je préfère Bachelet à Sarclo ou Sarclo à Bachelet. On demanderait Bachelet, Sarclo ou Brassens, je saurais qui ; ou alors Bachelet ou Brassens, ou alors Sarclo ou Brassens. Mais Bachelet ou Sarclo... C’est comme choisir entre steak-frites et côte de porc-frites, pile ou face, Badoit ou San Pellegrino.
Un rebelle et un chanteur de variétés ? Je ne pense pas que Bachelet a fait exprès de toucher le public, que Sarclo fait exprès d’écrire des chansons qui n’atteignent pas le prime time – question de conformation, d’époque, de pas de pot, peu importe après tout ; le plus grand mensonge que l’on puisse proférer dans ce métier est « peu importe que je vende mille disques ou un million ».
Dans l’immédiat, je suis bien content que Sarclo soit toujours vivant. Je le reverrai avec plaisir sur scène, j’ai envie qu’il sorte encore des disques. Je n’aimerais pas que quelqu’un aille cracher sur sa tombe. Je ne suis pas pressé d’écrire sa nécrologie. Au demeurant, je crois que celle que j’ai faite pour Bachelet était vraiment sincère.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ouaip : mais c'est là tout le problème du "politiquement correct" ce que vous n'avez pas l'air de pratiquer, fort heureusement ! Sarcloret n'aime pas Bachelet : vous aimez bien les deux... Que faire ? Comme Magyd Cherfi, notre Suisse n'est pas un gentil garçon. Tant mieux ?
Oh, oui !
PS : ceci dit Sarclo se rend-il coupable d'un emprunt plus ou moins avoué à Desproges : "Quand Brassens est mort, j'ai pleuré. Quand Tino Rossi est mort, j'ai repris deux fois des moules"...

Anonyme a dit…

Oui, l'emprunt à Desproges est avoué, cité avant la chanson et tout, Sarclo en est un grand amateur et admirateur...