Francis Cabrel et Alain Bashung, « un regard sur la cité »
Conversation hier avec Francis Cabrel, conversation aujourd’hui avec Alain Bashung. L’un et l’autre pour des albums à paraître fin mars. Bleu pétrole, presque tout entier écrit par Gaëtan Roussel et Gérard Manset, est explicite comme jamais un album de Bashung (« comme si on n’avait pas le temps de comprendre certaines choses par fantasme interposé », dit-il). Des roses et des orties est d’une inspiration majoritairement politique – « humaniste », préfère dire Cabrel.
La conjonction des deux disques est intéressante : Cabrel qui avoue « un an d’avance » sur son planning habituel et trouve finalement, presque vingt ans après Sarbacane, que « cinq ans entre deux albums, c’est trop long ». Et en même temps la nécessité du politique, de l’écriture sur l’humain autour de lui, les religions, l’immigration, la société du spectacle… Album écrit pendant les mois de campagne et d’élections.
Bashung parle d’« un regard sur la cité, sur la vie qu’on partage ». D’où l’appel à Manset et Gaëtan Roussel, pour avoir les textes qui permettent de « survoler la confusion ». Bashung le dit franchement : « Quitte à dire quelque chose, on n’a plus le temps de tergiverser. On a besoin de dire quelque chose de direct, qui ne soit pas forcément une provocation ou quelque chose qui raconte une éternelle quête. » Cette urgence-là, c’est le même moment, la même saison, la même situation historique que pour Cabrel.
Alors, le politique revient, le politique s’affiche en même temps aux deux extrémités d’un possible axe de la chanson française. La saison va être forte.
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