Raphaël, à propos de deux chansons
Je sais que la Terre est plate sort lundi. Belle facture, belle réalisation. Deux chansons très frappantes, au moins : Concordia, texte de Gérard Manset, Stephan Eicher cosignataire de la musique, une histoire d’aviateur au parfum très années 30 ; et puis Adieu Haïti, qui vient à la même saison que d’autres sur les réfugiés et les émigrants. Outre l’interview parue dans Le Figaro, Raphaël m’a détaillé un peu ces deux chansons.
Concordia : « Il se trouve que j’étais phobique de l’avion et que j’ai appris à piloter pour vaincre ma peur – une manière de se mithridatiser, de soigner le mal par le mal. Je suis encore en formation, j’en suis à 40 ou 45 heures de vol. Un jour, je déjeune avec Manset et je lui dis : « tiens, je reviens d’un vol ». Il me dit : « qu’est-ce que tu fous dans ces 2 Cv volantes, tu es complètement dingue » et on se met à parler de l’Aéropostale, de Kessel, de Saint-Exupéry, de Romain Gary, de tous ces mecs qui étaient pilotes et poètes. Deux heures après, il me rappelle en me disant : « Tiens, j’ai fait une chanson sur l’histoire de Concordia qui est un endroit où Saint-Ex s’est crashé ». C’est vraiment une petite chanson d’aventurier. »
Adieu Haïti : « Je ne sais pas d’où cette chanson m’est venue. J’ai depuis longtemps une fascination pour Haïti. Dans cette île, quelque chose d’enténébré me touche beaucoup. Quand j’étais petit, elle me semblait le centre volcanique de l’Amérique, le vaudou m’intéressait beaucoup en tant que magie adossée au christianisme, j’aimais la dimension très Garcia Marquez de tout ce que je pouvais lire sur l’histoire d’Haïti... Jusqu’au nom de Port-au-Prince qui me faisait rêver. Alors je ne sais plus exactement d’où est partie cette chanson d’un gamin haïtien qui part de son île…
» J’ai fait des chansons sur les sans-papier. Schengen, sur Caravane, est une chanson très claire. Sur Adieu Haïti, c’est un peu la même idée. Les gens ont l’air d’attendre que je fasse un truc ouvertement politique, quelque chose qui fasse ouvertement référence à l’UMP ou au PS, en me disant que ce n’est pas bien de ne pas le faire. Evidemment, mon pote Cali est très engagé. Mais il a toujours été comme ça, il se présentait aux municipales avant de faire de la musique. Qu’on me laisse la liberté de ne pas faire ça. »
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