Victoires de la musique (III) : Justice et les premières fois
Petite conversation avec Xavier de Rosnay juste après la victoire de Justice en musique électronique. Surpris ? « Non. On espérait ça. Plus on est outsiders, plus on a de chances de gagner. » Il garde quelque révérence envers David Guetta et Bob Sinclar (« On n’a pas l’aura de cette catégorie-là »), comme s’ils étaient quelque chose de moins que les gros noms du dancefloor. Mais il y a l’ampleur de leur succès, plus rock star que gloire électro : « On a l’impression de faire la pop de 2008. Sans prétention. » Quand je lui fais remarquer qu’ils seront les premiers à jouer trois ans de suite au Printemps de Bourges, il note que « depuis le début, on passe notre temps à faire des premières fois de l’histoire. » La bienheureuse assurance que donne le succès qui comble à pleins bords…
Donc, l’histoire de Daft Punk, bis repetita ? Quelque chose de plus large, peut-être, et de plus générationnel : les gamines qui braillaient au Zénith quand ils y sont passés en novembre, leur rotation démentielle sur myspace et youtube, leur insouciance encore plus flagrante quant au goût de certains de leurs choix… Si Daft Punk serait Bob Dylan, ils seraient Crosby, Stills, Nash & Young – autant de grâce que de noirceur, autant d’optimisme que de souffrance.
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