Juliette, mon lapin
Concert hier soir de Juliette à l’Olympia. Quelques petites faiblesses ponctuelles de voix çà ou là mais éblouissement. Je n’ai pas raté un spectacle ou un line-up depuis quinze ans mais je suis toujours étonné d’être toujours étonné. Créativité sans relâche dans l’écriture, les thèmes, les inventions de scène, le travail collectif et individuel des musiciens autour d’elle.
Toujours, elle trouve. L’interprétation piano-voix des Garçons de mon quartier, le jeu tout uniment faux dans Casseroles et faussets, la mise en scène très poétique et politique de sa version des Eaux de mars, la géniale chorégraphie en playback orchestre de la Tyrolienne haineuse… Et puis la phénoménale audace dans Lapins, sur le texte de Morel, en dernier rappel. Personne avant elle n’a osé, personne après elle n’osera…
Au passage, elle cache de moins en moins ses agacements, ses allergies, ses opinions politiques dans ses petits speechs entre les chansons. Elle indique clairement combien, sous la finesse de l’écriture, sous la délicatesse du rendu musical, sous le refus mille fois réaffirmé de tout débraillé, il peut y avoir de colère instinctive. Engagée ? Enormément, très peu, discrètement, ouvertement – comme un vademecum des figures de l’engagement contemporain. Mais Lapins, mon Dieu, Lapins !
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