Printemps de Bourges (VIII) : Daniel Darc, heureux
Tout à l’heure, vu quelques chansons du concert de Daniel Darc. Voix un peu raide, avec son insistance terrible, ses mots qui se bousculent. Son débardeur qui dévoile le all-over nihiliste de ses tatouages. Ça me ramène à un joli moment d’une longue interview avec lui, fin janvier dernier (j’en avais tiré un papier dans Le Figaro et un autre dans Chorus-Les Cahiers de la chanson). Je lui avais donc demandé : « la vie est belle ? »
Il avait répondu : « On se débrouille comme on peu. J’essaye de ne plus faire de mal aux gens, ou le moins possible. (Il montre sa bière.) Tu vois, je viens de boire, j’ai encore soif. Après, je n’aurai plus soif, j’espère. Oui, elle est plutôt belle. T’es bien le seul mec à arriver à me faire dire ça. Si je ne me suis pas tué, c’est qu’il y a quand même quelque chose que j’attends, quelque chose que j’aime. Et puis il y a ce truc fou : rencontrer une femme. C’est très bien rendu dans Le Feu follet avec Maurice Ronet. Rencontrer une femme, la trouver jolie, c’est sublime. Et puis une espèce de reconnaissance ; pas envers mes parents, envers là-haut. A la limite, quand j’écris, j’essaie de réparer les saloperies que j’ai faites. Parfois, je reçois des lettres qui me disent « tu m’as sauvé la vie ». Je sais très bien que ce n’est pas vrai. Mais ça me fait plaisir, je me dis qu’il y a un truc que j’ai fait. »
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