Printemps de Bourges (IV) : Yael Naim, mais aussi David Donatien
Dans beaucoup de papiers sur Yael Naim, on précise que Yael Naim n’est pas seulement Yael Naim, mais Yael Naim et David Donatien. Tout à l’heure au tout petit théâtre Saint-Bonnet, pour à peine plus de cent personnes, il y a donc Yael Naim (piano, voix) et David Donatien (percussions et petits commentaires). C’est lui qui a produit l’album et sa compétence va bien au-delà du djembé (ou un ka à forme de djembé ?), des deux congas, des deux cymbales, de la charley et des petites percus qu’il sort de temps à autre.
D’ailleurs, dans toute la beauté pop folk mélancoliquement souriante des chansons de Yael Naim, on peut se prendre à le suivre longuement, à remarquer que çà ou là c’est le piano qui joue une rythmique avec son petit mouvement de danse (rumba lente, mélopée légère de mille et une nuits, valse allégée). Alors, il fait bruire toute une grammaire de peaux frappées, à peine heurtées parfois (oh ! que c’est créole, cubain, gwoka, cette manière de laisser le blougoudou à d’autres et de donner à chaque note un son différent). Rien que sa manière de frapper le djembé (mais est-ce vraiment un djembé), complètement de tout autre manière qu’à la guinéenne, en donnant à voir une virilité de la décision, de la souplesse, et non de la puissance. Ce discours soliste-là est assez exemplaire dans une époque où une certaine course aux armements a aussi touché les percussionnistes, de plus en plus volontiers fiers de leurs gros bras et de leurs six mètres cubes de matos. Quelques instants, j’en ai presque oublié que Yael Naim, c’est aussi Yael Naim.
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