Printemps de Bourges (VII) : Thomas Dutronc, Moriarty et les charismes
Thomas Dutronc sous le Phénix, les 6000 spectateurs, l’immense scène. Le set n’est pas spécialement construit pour les petites salles, mais on sent qu’il n’est pas taillé a priori pour cette mer de monde. Et pourtant, ça passe, ça fonce, ça réussit. Il est drôle, sarcastique, parfois même par de petits détails en diagonale. Il prolonge magnifiquement Les Frites bordel avec son climat Eté indien sans perdre de son émotion littérale et en faisant monter au délire la part comique. Cela confirme une tendance (est-ce une tendance, d’ailleurs ?) de ces jeunes gens que l’on croit tout étroits et qui savent s’installer sur une scène au large, comme Renan Luce mardi soir.
D’ailleurs, avant Thomas Dutronc et Yael Naim, il y avait Moriarty. Une Amérique mythique, recréée en plus « authentique » qu’elle ne fut jamais. Superbe chanteuse à belle voix mate, minimalisme gourmand dans lequel beaucoup d’instruments interviennent. Une sobriété abondante, généreuse, foisonnante, qui sonne parfois plus psyché que folk. Et cela vit superbement sous la vaste toile du Phénix, comme si les charismes étaient désormais distribués de façon bien plus libérale que jadis, comme si l’hypothèse de la foule était digérée dès la première note jouée.
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