Une houle de Stig Dagerman chez Têtes Raides
Hier soir au Bataclan, les Têtes Raides en concert. Aux deux tiers du concert, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman, pour presque vingt minutes. Christian Olivier, sa brochure à la main, dit son texte avec la véhémence d’un poème politique, avec un acharnement et une ferveur qui en manifestent pleinement le propos – le combat pour définir, démontrer et circonscrire la liberté de l’individu. Autour de lui, le groupe fait tourner une rythmique vaguement reggae et tout un tourbillon moiré de sons, de vibrations, de heurts, de glissades, de phrases répétées et très légèrement décalées. C’est d’ailleurs intéressant d’entendre des musiciens si doués pour la vivacité et le discours ramassé du rock se colleter à une forme lente, étendue, expansive. Après ces houles, après ces flux de musique drue et étale, tout se retire, dans un bel effet de désir comblé : quand Christian Olivier en arrive aux derniers mots – « une raison de vivre » –, il règne un silence énorme, dramatique, radieux et fort. Plus encore que sur l’album Banco, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier est sur scène une brillante leçon d’humanité.
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