Printemps de Bourges (X) : Soko, outsider ou buzz ?
Moment joliment irréel avec Soko – gros buzz avant le Printemps, déjà des relations de presse pressantes – que rien ne laissait prévoir en ces termes-là. Un peu nunuche, embarrassée, tendue, sans les censures habituelles de la scène. On rit (on ricane, même) quand elle se plaint de prendre des coups de jus dans le micro.
Des chansons affreusement mal foutues, mal chantées, mal jouées, dont on a l’impression qu’elles ne sont pas sauvées par la sincérité, la spontanéité, la jeunesse de la chanteuse. On ricane encore volontiers sur son hymne au beurre de cacahuète, mais on est soudain saisi par la beauté drue de certaines chansons : une sorte de comptine furieuse pleine d’animaux, la douleur toute nue d’une chanson intitulée I’ll Kill Her, un sorte de valse de marin sur la méchanceté de l’humanité, la dernière chanson qui dit I’ll Never Love You More (que les films de Woody Allen, que jouer du ukulélé avec Paul McCartney, que son Macinstosh…). Alors, on entend une vraie puissance viscérale d’artiste, une inspiration touchante.
Cela et tout le reste (ce qui est affreusement exaspérant, ce qui sonne faux, ce qui révèle beaucoup de complaisance) renvoie évidemment à la longue tradition outsider, devenue maintenant une artistry licite. On peut la prendre pour une petite sœur hilare de Daniel Johnston, la connecter à l’art brut comme à l’intelligence exigeante de Coco Rosie. Dans le public, on grince des dents ou on chavire. Et, surtout, on hésite. Soko quitte la scène en disant qu’elle commence mardi l’enregistrement de son album. Quelque chose commence, donc. C’est peut-être une carrière.
1 commentaire:
slt,
je l'ai egalement vue a bruxelles. pour moi plantage total:
lire ma review sur
http://concerts-review.over-blog.com/article-18850366.html
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