Bernard Lubat, Barbara et le Galibier
Conversation avec Bernard Lubat l’autre jour. Nous parlons de son festival, des
difficultés dans lesquelles se débat Uzeste Musical face à la gauche foie gras qui lui supprime ses subventions. Incidemment, après qu’il eut parlé des « artistes de vitrine, de commerce », nous en venons à Barbara. Il a travaillé avec elle et il l’a vue il y a quelques nuits à la télévision.
« On a l’impression de retomber dans un autre monde par rapport à ce qu’on voit à la télé. D’un coup, tu es pris, tu vois ce que c’est qu’être artiste. Je la connaissais et je retrouve dans les interviews sa fierté, son humilité. Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vue et avec tout ce que l’on voit à la télé maintenant, ça vient d’une autre planète. J’ai appelé mon fils qui a quatorze ans pour qu’il la voit ; il m’a dit « c’est quoi ça ? » C’est avec cette mémoire que je me bats. Contre la chanson pâle à musique plate. Barbara, c’est le Tour de France, le Galibier, du relief, des couleurs. Tu es suspendu à la phrase. Elle tombe ? Non elle ne tombe pas. Avec elle, tu es convoqué. Aujourd’hui, tu es gavé. On dirait maintenant que Barbara n’est plus possible. »
Etre convoqué. Plus possible.
J’aimerais bien que, dans ce qu’il dit, on n’entende que la nostalgie, la génération, le temps qui parle. Or il y a peut-être en effet quelque chose d’impossible aujourd’hui, dans l’ampleur du vertige Barbara. Aujourd’hui, on espère ce vertige dont nous parlent nos aînés. Reste-t-il des Galibier?
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